Mais qu’est-ce que c’est ?
La photothérapie est un outil que je développe et expérimente depuis 2010 afin d’aider les gens avec des difficultés de confiance personnelle et tout ce qui se rapporte à l’estime de soi et à l’image sociale. C’est une perspective nouvelle qui permet une intervention aisée, non intrusive, et apporte un appui visuel qui permet à la personne de prendre conscience de qui elle est, et de comment elle veut être représentée.
L’estime de soi
L’estime de soi est, dans la psychologie, un terme désignant le jugement ou l’évaluation faite d’un individu en rapport à ses propres valeurs. Lorsqu’un individu accomplit une chose qu’il pense valable, celui-ci ressent une valorisation. Lorsqu’il évalue ses actions comme étant en opposition à ses valeurs, il réagit comme « baissant dans son estime ». Selon certains psychologues, l’expression est à distinguer de la « confiance en soi » qui, bien que liée à la première, est en lien direct avec des capacités plus qu’avec des valeurs.
Le lien entre l’estime de soi et l’image corporelle
L’estime de soi et l’image corporelle sont intimement liées. Alors que les gens qui possèdent une bonne estime d’eux-mêmes tendent à présenter une image corporelle saine, ceux qui démontrent une faible estime d’eux-mêmes possèdent souvent une pauvre image corporelle. (Web, Service de psychologie, Université de Moncton)
La genèse du projet.
Depuis 2010, je travaille sur un projet spécial qu’est la Photothérapie. le projet a commencé lorsque j’étais à Sherbrooke, afin de peaufiner mes aptitudes en photographie. J’ai ainsi rencontré une multitude de gens, de clientèle et d’autres photographes, avec qui j’ai eu des échanges passionnants.
Mes débuts en relation sociale ont été tardifs, ils furent concentrés sur l’intervention psycho-sociale de mon entourage qui était, et est encore, essentiellement féminin. J’ai donc eu à travailler avec diverses personnalités et avec le temps j’ai découvert qu’en dépit de la crise d’adolescence, la majorité d’entre elles souffraient de manque de confiance personnelle. Plus j’avançais dans mes recherches, plus je constatais que c’était, et c’est encore aujourd’hui, un très grand mal de notre société. L’une d’entre elles souffrait d’une timidité excessive ; difficulté à communiquer, renfermement personnel, incapacité d’affirmation, réticence à la participation d’activité, fermeture aux relations interpersonnelles. Après plusieurs mois de tentative à entrer en contact avec elle, j’ai réussi, avec du temps et de la patience, à l’aider à faire face à cette difficulté et ensemble, nous parvenions à contrer cette barrière et enfin lui permettre de vivre une vie plus saine et de jouir d’une vie sociale épanouie.
Ensuite, en 2010, j’ai rencontré une autre personne avec des problèmes similaires. Cette personne, que j’ai rencontrée sur un contrat de photo et que j’ai abordée en vue de faire une séance avec elle, refusa la première fois parce qu’elle avait conscience de sa timidité, des obstacle que ceci occasionnait dans sa vie de tous les jours. J’insistai et je réussis à la convaincre d’essayer.
Lorsque nous avons commencé la séance, la première fois, elle est venue avec une amie, comme convenu. Nous avons pris le temps de discuter. Je lui ai expliqué comment je fonctionne et nous avons fait des tests, j’ai alors tenté une approche douce en lui mentionnant que ce n’était que des tests pour commencer, que j’analysais ses angles et en lui montrant les photos au fur et à mesure que je les prenais. Au bout d’un instant, ce fut plus naturel et nous avons eu de très bons résultats.
Puisque cette personne a apprécié les résultats et l’expérience, nous avons publié ses photos sur les réseaux sociaux. Ceci eut l’effet d’une bombe sur son image personnelle. La multitude de commentaires positifs sur ses photos eut l’impact attendu. Elle demanda alors de reprendre l’activité ultérieurement.
Lors de la seconde séance, j’ai pu remarquer une différence, elle était plus à l’aise, plus confiante, plus motivée. Elle commença à prendre sa place et donna son opinion, elle proposa des idées et sur ses photos, ses expressions ont changées. Elle témoigna alors des changements autour d’elle, que tout était plus facile, qu’elle commençait à prendre sa place dans son entourage, qu’elle voyait de grands changements. Nous avons donc passé un bon moment à en discuter et à analyser le tout. De plus, elle semblait plus connaitre ses goûts lors du tri des photos. Elle semblait vouloir plus participer à cette partie qu’au début ou elle voulait que je choisisse seul.
L’expérience fut reconduite deux fois. À chaque fois, j’ai noté des améliorations et différences qui changeaient son environnement, sa perception, et elle semblait de plus en plus en contrôle et heureuse. Nous avons du arrêter le tout puisque j’ai déménagé en Abitibi, mais nous avons gardé contact, et j’ai continué à faire son suivi. Ce fut en quelque sorte, mon premier cobaye pour mon projet et celle qui m’a permis de voir que ce pourrait être un outil pour intervenir dans ces cas-ci.
Par la suite, j’ai rencontré toute sorte de clientèle qui vivait des problèmes de confiance personnelle et j’ai tenté d’approfondir mon projet.
L’Évolution
Suite à mon déménagement, j’ai commencé à faire une analyse de mon entourage et chercher à comprendre ce qui pouvait causer cette problématique. Je me suis alors rappelé un livre de croissance personnelle que mon père m’a fait lire lorsque j’avais 15 ans : « Jouer le tout pour le tout, le jeu de la vie » par le Dr Carl Frederic. Ce livre, en plus de faire voir la vie comme un jeu, démontre que, tout un chacun, nous vivons avec des « masques ». Ces « masques » cachent qui nous sommes et causent souvent une incompréhension personnelle qui nuit à notre développement. J’ai alors songé à intégrer un moyen d’y faire face d’une façon physique et de la représenter en photo.
J’ai monté dans cette perspective mon procédé comme suit :
1re série : Habit chic
tri des photos et auto-analyse
2e série : Vêtements plus normaux (de tous les jours, qui la représente, qu’elle est a l’aise de porter.)
tri des photo et auto-analyse avec possibilité d’intervention, comparaison des différences, de l’évolution).
3e série : plus marginale, au choix, quelque chose qui la représente, mais qui la fait sortir du cadre, de sa zone de confort, afin qu’elle puisse approfondir sa personnalité propre.
Tri des photos, auto-analyse et bilan de la séance, nous faisons un résumé de la séance. Publication sur les réseaux sociaux des photos si la cliente est consentante.
Ce procédé m’a permis, en plus de bien voir l’évolution, d’avoir un accès direct à la personnalité de la cliente. Cette observation m’a démontré que l’habit chic laisse la personne confronter son masque de tous les jours, de le voir, de se le représenter, donc la laisse dans sa protection de base, ce qui empêche toute attaque. La seconde lui enlève son masque, lui permet de devenir qui elle est puisqu’elle vient de faire une première analyse de ses photos, donc de voir comment elle est représentée physiquement, mais émotionnellement dans ses photos puisque je mets une emphase sur les émotions, que je recherche à démontrer sa personnalité. L’auto-analyse permet aussi à la personne de voir ce qu’elle aime d’elle, de s’exprimer, de s’apprécier. Ceci a pour effet d’enlever systématiquement le masque de la personne, donc la prépare à se démontrer sous son vrai jour.
La deuxième série, qui est plus de tous les jours permet à la personne de bien s’identifier, ouvre les « portes » intérieures pour qu’elle puisse se représenter qui elle est vraiment et enlève toutes les protections, les masques ou les obstacles. Elle est alors malléable. C’est le moment ou je laisse la cliente le plus de liberté pour les poses, je la laisse décider de presque tout, je prends les photos et continue de lui parler, d’intervenir, de la questionner, de la faire rire, de la faire passer par toute sorte d’émotions qui animent les photos, la conversation et empêche la personne de retomber dans ses pensées. C’est souvent à ce moment que la personne est la plus vulnérable.
La troisième série, qui est plus marginale, est pour permettre à la cliente de se rebâtir ses protections et sa personnalité comme il lui chante, de pouvoir choisir ses protections. Son image qu’elle souhaite avoir, mais qui la représente le plus. Ce qui est avantageux de le faire avec la photo, c’est qu’elle voit ses limites, elle en a conscience physiquement, elle voit ce qu’elle aime ou pas. C’est ici que la confiance se bâtit le plus. Souvent, après cette série, je termine avec une analyse et un bilan. Cette fois-ci, c’est moi qui fais l’analyse, je lui explique l’évolution, ce que j’apprécie, que je lui donne mon avis. À quelques rares occasions, une autre séance est nécessaire. Mais si c’est le cas, nous reprenons le même procédé, mais avec des vêtements différents et l’analyse se fait autant avec l’ancienne séance qu’avec la nouvelle. Ayant des repères plus grands, nous avons donc la chance de faire une analyse de l’évolution dans son ensemble.
La différence entre la Photothérapie et les séance « normale »
Dans les faits, le résultat final des photos est le même, Les poses, la façon de représenter les personnes, tout est pareil. Ce qui change, c’est la façon que j’aborde la séance, le tri. Une séance « normale » est donc plus courte, elle n’inclut aucune intervention et il y a mon de photo prise. Mais dans le résultat final des photos, aucune différence n’est perceptible. Les photos dans ce documents en sont l’exemple parfait : quelques unes sont issue de la phytothérapie et les autres sont de séances portrait sans photothérapie. Il est impossible de les différencier en dehors des rencontres.
Petit changement, urgence !
Il peut arriver aussi qu’un changement d’ordre dans le procédé soit nécessaire. Une des fois où j’ai dû le faire, ma cliente, suite à la première auto-analyse, eu une prise de conscience très forte de son image réelle, et ce choc l’a mise dans un état de désorganisation, j’ai alors décidé d’inverser la troisième et la deuxième série (avec son consentement) j’ai alors transféré dans le studio des objets qu’elle pouvait détruire et je l’ai pris en photo pendant qu’elle était en crise, donc pleurais, brisait des objets (assiettes, peluches) tout en contrôlant l’environnement pour ne pas qu’elle se blesse.
Ceci lui a permis d’extraire d’elle des vieux sentiments enfouis, lui a permis d’en avoir conscience et lui apporte un support visuel afin qu’elle se remémore que c’est du passé. Ensuite, nous avons pu rebâtir son image personnelle avec son style de tous les jours, qu’elle puisse retrouver ses fondements et qu’elle assume maintenant qui elle est.
Techniques d’intervention
Ce programme est connu avec l’approche Hollistique; puisque toutes les sphères de développement son travaillées, il est impératif d’utiliser toutes les techniques d’intervention nécessaires tels que : le modeling, le reflet, la reformulation, la confrontation, les questions ouvertes et fermées, placement guidé. Toutes les techniques sont bonnes si elles renforcent la personne dans son estime. L’approche du renforcement positif est priorisée dans la prise de photo, ainsi que le béhaviorisme. Lors du tri, l’approche humaniste est utilisée, l’écosystémique est utilisée lors du renforcement par les pairs lors de la publication sur les réseaux sociaux.
Avec la déficience intellectuelle, pourquoi pas ?
Fin 2014, l’organisme Clair Foyer (CENTRE DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE [CRDIAT]) (CRDIAT, 2015, web) m’a contacté afin de créer une activité spéciale en lien avec la confiance en soi avec des huit jeunes femmes atteintes de déficience intellectuelle. Elles souhaitaient, par le biais d’une séance photo et d’une exposition, donner une chance à ces femmes d’augmenter leur image personnelle. Nous avons pendant une séance d’une heure, pris plusieurs photos de chacune d’elles. Par la suite, en mars 2015, lors de la « Semaine de la déficience intellectuelle » fait une petite exposition au restaurant « La Muse Gueule » couronné d’un « 5 à 7 » le mercredi soir ou ces femmes étaient les vedettes, ont témoignées une a une sur leur situation, ont été couronnées de roses, ce fût une soirée forte en émotion. Cette expérience ouvre donc la porte à une éventuelle intégration de cette clientèle dans le programme. Je travaillerai donc dans les prochains mois à élaborer la démarche, et effectuerai des recherches afin d’adapter la méthode à cette clientèle et à d’autres.
Les hommes : il ne faut pas les négliger !
Depuis le début de mes recherches, je n’ai pas trouvé d’hommes pour le programme, il semblerait que les hommes soient moins ouvert à ce genre de programme. Pourtant, les problèmes d’estime de soi sont autant présent chez eux que chez les femmes. Il est donc primordial de trouver une approche intéressante pour eux et voir pour l’adapter à leurs besoins.
L’âge d’or, un terrain à découvrir
Les personnes âgées sont une clientèle souvent négligée lorsque l’on parle de confiance personnelle. Pourtant, ils souffrent de ses méfaits autant que d’autres, plusieurs d’entre eux n’osent pas se mêler aux autres par manque de confiance. De plus, avec l’âge, plusieurs d’entre eux qui ont basé leur vie sur l’apparence physique risquent d’avoir du mal à l’accepter. C’est ici que la Photothérapie peut intervenir, prouver à ces gens qu’il y a une beauté dans la vieillesse, qu’ils ont encore du charme, que les caractéristiques d’un âge plus avancé peuvent être esthétiquement attirantes, qu’ils peuvent encore être beaux. Il n’est pas à négliger que ce genre d’activité est fort divertissant pour eux et que c’est aussi un moyen de laisser sa trace.
Petit aspect spécial
Un autre aspect intéressant de la photothérapie est le support visuel à long terme. C’est-à-dire que le client, après la séance, a la chance d’avoir une preuve, un souvenir de cette intervention, il peut alors, au besoin, reconsulter les photos afin de revoir son image personnelle et de se rappeler ce que l’on s’est dit, de voir son évolution et de ramener en lui le souvenir de la séance. C’est donc un outil qui laisse sa marque.
De plus, le fait de publier les photos sur les réseaux sociaux (nous rappelons ici que c’est seulement sous le consentement de la personne) permet d’étendre le tout socialement. La séance se déroulant dans le privé, le client va chercher un regain de confiance et je le complimente, le conseille, et fais du renforcement positif. Les réseaux sociaux permettent à son entourage de continuer le travail, donc d’étendre le tout sur un palier supplémentaire, donc de renforcer l’effet et de continuer l’intervention au delà de la séance.
Les « Jaime » et les commentaires sur les photos sont un bon outil pour continuer le travail. Bien sûr ils peuvent avoir un effet pervers ou nuire si le client se fait sois trop d’attente ou si il reçoit des mauvais commentaires. Heureusement en six ans de pratique, ce n’est jamais arrivé. La qualité des photos en studio et le choix de photos les mettant en valeur aident à atténuer cette dernière crainte. Pour ce qui est de l’effet pervers des réseaux sociaux, ceci fait parti de la réhabilitation sociale de la personne de gérer ses émotions et de contrôler son égo. Un suivi ou une intervention peut être envisageable si des signes de perte de contrôle sont détectés.
La photothérapie est surtout un outil de plus afin de travailler la confiance personnelle, par ses étapes précises, elle offre une structure idéale. La clientèle variée qu’elle peut desservir ajoute un intérêt non négligeable.
Les coûts rattachés
Un programme comme celui-ci est dispendieux à entretenir puis qu’il comporte beaucoup d’équipement: Appareils photos professionnels, équipement studio, logiciels de retouches, ordinateur. Cependant, puisque je n’ai pas terminé mes études, je ne fait parti d’aucun ordre professionnel, ce qui m’empêche de charger pour mes services. C’est alors que je doit me tourner vers les dons volontaires. Il m’en coute environs 15 000 $ par année afin de continuer les recherches et entretenir mon équipement. Comme les personnes qui nécessitent l’aide de mon programmes ont parfois des soucis financiers, il est souvent difficiles pour eux de défrayer les montants (Le montant moyen que je devrais charger se situe entre 200 et 300$ la séance, tandis qu’une séance privée sans photo thérapie coute 150$ pour une personne). C’est pour cette raison que je recommande des petits montants (environs 40$) mais que j’utilise d’autres méthodes de financements tels que GoFundMe (https://www.gofundme.com/OmbragePhoto) ou que je récolte des dons avec des activités de financement tel que les « speed shooting » (j’installe un studio dans un endroit public et je charge 5$ la photo imprimée sur place) Ou qu’une partie des frais de mes séances privés ou commerciales vont dans la recherche.